La Fondation Carmignac
Naissance de la Fondation Carmignac : « Symbiose parfaite entre Nature, Architecture et Art. »
En 2000, l’homme d’affaires et collectionneur Edouard Carmignac crée sa fondation. Elle promeut à la fois une collection de plus de 300 œuvres et le Prix Carmignac du photojournalisme. Il y a deux ans, Edouard Carmignac accompagné de son fils Charles, tous deux collectionneurs passionnés réalisent un pari fou : transformer en centre d’art contemporain une ancienne ferme devenue la Villa Carmignac. Située au coeur de la forêt de l’île de Porquerolles, cette villa dessinée par Henri Vidal dans les années 1980 abrite notamment des chefs d’oeuvre de Pop Art.
Se rendre à la villa Carmignac sur l’île de Porquerolles
Se rendre à la villa est un petit voyage qui offre une introduction à la visite. Depuis un des ports du Var, il faut prendre le bateau qui mène jusqu’à l’île au large de Hyères, puis grimper une dizaine de minutes depuis le débarcadère pour atteindre le Domaine de la Courtade qui abrite 2000m2 d’espaces d’exposition et une librairie.
« On prend un bateau, on s’écarte du monde, mais pour mieux s’y plonger. Ici, on est connecté à des questions essentielles. Dans ce cadre préservé, les œuvres peuvent parler. » Charles Carmignac
Un projet de construction ?Parcourir le domaine de la Fondation Carmignac
La séquence d’entrée
Plantés dans une pinède méditerranéenne de 15 hectares paysagés par Louis Benech, trois cyprès marquent l’entrée de ce musée idyllique. Dans les décors de Pierrot le Fou de Godart, la villa Carmignac se place en absolu équilibre entre ancien et moderne, pierres et béton, paysage et architecture. Au seuil de l’entrée, le gardien de la tranquillité protège la villa, L’Alycastre. Le dragon légendaire de l’île a inspiré à l’artiste majorquin Miquel Barcelo une sculpture monumentale en bronze patiné. Limitées à 50 personnes par demi-heure les visites se font sans bousculade, et pieds nus, presque en silence.
Le rapport au site et la théâtralité du lieu
Situé dans le périmètre du parc national de Port-Cros et Natura 2000, le projet de l’Atelier Marc Barani et GMAA s’installe dans la topographie du terrain. Le bâtiment, descendu de 7 mètres par rapport à son ancien plancher, propose au visiteur de plonger littéralement dans la collection. Au centre du plan en croix, un immense vitrage de 12m par 12, inondé d’eau crée le plafond. Ce puits de lumière naturelle irradie l’espace tandis qu’une lame d’eau de 5cm d’épaisseur anime les parois d’un jeu d’ombres et de lumière. Le visiteur déambule dans des espaces généreux et ouverts sur les vignes par des percées visuelles.
Les lignes du bâtiment sont épurées, la scénographie de Ducks Scéno est dépouillée pour laisser parler les œuvres afin de les rendre accessibles, libérées de leur socle et de leur ruban de sécurité. Il faut s’imaginer pieds nus sur de larges et fraîches dalles de gré, sous les ondulations aquatiques entre des oeuvres de maîtres de l’art tels que Warhol, Calder, Lichtenstein, Basquiat ou Klein à portée de main. Renversant tout simplement.
Quelques œuvres disposent de leur propre salle. C’est le cas notamment de deux créations de l’exposition permanente. La fontaine de poissons en apesanteur de Bruce Nauman crée un environnement sonore aussi bruyant qu’enveloppant. La toile panoramique de 16 mètres de long de Miquel Barcelo dessinée sur mesure représentent d’étranges céphalopodes que le peintre a pu croiser dans les eaux méditerranéennes. Le thème aquatique est porteur de création, Edouard Carmignac parle d’ailleurs de «ses écailles» en référant aux différentes pièces de sa collection.
Le jardin des sculptures
Le parc recèle au moins autant de trésors que la maison. Plus on s’éloigne de la bâtisse, plus la main de l’homme disparaît et la forêt reprend ses droits. Des sculptures monumentales issues de commandes spécifiques ou de résidences d’artistes jalonnent le domaine. Au nord, on croise un cabanon entaillé par le street artiste Vihls, un labyrinthe de miroirs signé Jeppe Hein dans lequel on s’amuse réellement à se perdre, un pliage d’avion en acier de Gonzalo Lebrija, et bien d’autres oeuvres immersives.
La partie sud est le territoire des titans avec les oeufs géants de Nils Udo, les trois alchimistes aux têtes géantes de Jaume Plensa, et de Lolo une forme géante aux courbes voluptueuses de Wang Keping… Une magnifique ballade qui procure de belles sensations, loin des musées ternes où l’expérience du visiteur peut être banale.
« J’ai créé cette Fondation pour le plaisir de partager ce que j’aime avec le plus grand nombre. Je préfère le mot “partager” à celui de “transmettre”. » Édouard Carmignac
photos : Marc Domage
Du 13 avril au 03 novembre 2019, vous pouvez venir visiter l’exposition en cours La Source dirigée par la commissaire Chiara Parisi.
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